Histoire du Rongorongo

 

ET CELA VA CONTINUER CAR AU 19ÈME SIÈCLE S’Y DÉROULERONT DES ÉVÈNEMENTS D’UNE EXTRÊME VIOLENCE

1871 - 1873

Lorena Bettocchi ©

 

 

 

1871 * Les évènement graves qui se déroulent à Rapa Nui alertent et inquiètent au plus haut point Monseigneur Tepano Jaussen avisé par un courrier de Valparaiso. Il charge Brander de Tahiti qui va voyager pour l’Ile de Pâques, de calmer son associé et s’efforcer d’y mettre un peu d’ordre. Les suites ne seront pas celles que l’évêque espérait : Dutrou-Bornier associé avec Brander pour l’élevage de moutons lui trouvera, dans son propre clan, des travailleurs volontaires, une main d’oeuvre à peu de frais. Brander embarquera 70 personnes et aura bien l’intention de continuer. Il conduira en tout 320 Rapa Nui vers ses terres de Tahiti. Mgr Tepano Jaussen est alerté par les conditions de travail et le nombre de décès qui se produisent sur les terres de Brander. Il pense faire conduire les Pascuans encore valides aux Gambiers où il y aura des terres vierges pour eux et des missions pour les protéger. Mais Brander, prétextant que son bateau ne peut supporter plus de 35 personnes supplémentaires avec tout l’équipage et la cargaison, en laissera 170 au sol, donc chez lui. Ouvriers et familles non recensés, ni à Tahiti, ni à Rapa Nui. Quant à ceux de sa plantation, 115 seront portés disparus et la plupart des survivants mourront de maltraitance, d’épidémies et de la nostalgie de leur île natale. Mgr Tepano Jaussen aidé par les autorités françaises s’efforcera de récupérer quelques familles.

1871 * Le 4 avril, les Pères Roussel et Théodule Escolan quittent l’Île de Pâques pour rejoindre Mangareva. Les Rapa Nui regroupés dans la baie voudront embarquer avec les missionnaires mais Dutrou-Bornier s’y opposera avec les armes : il ne voudra en aucun cas rester sans ses travailleurs sur l’île. Il restera 175 natifs à la merci de cet aventurier. Le Père H. Roussel va revenir régulièrement à Rapa Nui et n’abandonnera pas complètement les îliens.
C’est au cours du voyage de rapatriement par le Marama appartenant à Brander, que des tablettes rongorongo sont envoyées à l’évêque de Tahiti.
Avec l’aide de Metoro Taua il relèvera et notera toutes ses récitations devant chacune des tablettes, mot à mot, minutieusement et élaborera ce fameux répertoire qui fut considéré comme inutilisable par les linguistes durant plus d’un siècle.
L’évêque prendra des photos et les enverra dans toutes les contrées de l’Océanie.

 

La mamari taillée dans le Thespesia populnea ou bois de rose d’Océanie (makoi) - Pas de datation

 

La Aruku-Ku-renga taillée dans le Thespesia populnea ou bois de rose d’Océanie (makoi) - Pas de datation

 

 

La tahua, taillée dans le Fraxinus exelsior ou frêne d'Europe
(n’existait pas à Rapa Nui, bois flotté ou rame d’une expédition) - Pas de datation

 

 

La ke-iti qui disparaîtra durant la guerre en 1914 lors de l’incendie de la bibliothèque de Louvain

 

Et puis un autre objet ancien que Monseigneur Jaussen offrira au navire russe VITHIAZ qui jette l'ancre au port de Tahiti. Deux objets se trouvent à présent à Saint-Petersbourg car lorsque le navire russe voyagera à Rapa Nui, le scientifique Mikklukho Makklay fera l’acquisition d’une seconde tablette. Nous ne savons pas qui la lui a vendue. Nous en avons parlé lors du premier chapitre.
 

Grande tablette de St Petersbourg - Courtoisie Museo Fonck Viňa del Mar Chili – Fonds documentaire Professeur Campbell
La petite de Saint Petersbourg collectée par le scientifique Miklukho Maklay en 1871 est montrée chapitre préhistoire en raison de la datation de son bois (1680-1740)
 

 

Le 3 janvier 1872, le contre-amiral De Lapellin à bord de la frégate française La Flore visite l’île avec l’aspirant Julien Viaud qui sera un admirable témoin de l’époque. L’aspirant, Pierre Loti de son nom d’écrivain, écrira des lettres à sa soeur et un mémoire sur le séjour, tout en fournissant d’admirables croquis. Il tiendra entre ses mains une tablette rongorongo au moment du départ de La Flore de Tahiti et en décalquera les signes. Il s’agit de la tablette Mamari.  La Flore poursuivra ensuite sa route vers iles Marquises et San Francisco, une tête de statue à bord, coupée du reste de son grand corps couché. Elle est à présent au Musée du Louvre à Paris.

1872 * Un objet est offert à Monseigneur Tepano Jaussen : un fragment de tablette. L’organisation des SS CC de Picpus le cédera au Professeur Stephen-Chauvet en 1932. Après sa mort en 1950 ils sera cédé à un collectionneur et deviendra la propriété du musée Arman de New York.


 

Fragment Steven-Chauvet  Courtoisie de la collection Arman de New-York 

1873 * 9 mai. Un contrat de vente est rédigé au profit de Dutrou-Bornier qui s’est auto proclamé ‘Roi de Pâques’ par Ko Reta Pu Akurenga sa compagne, se donnant le titre de ‘Reine de l’Ile de Pâques’. Il s’approprie ainsi par des actes frauduleux, différentes terres. Trois ans plus tard, Dutrou-Bornier est tué par les Pascuans. Outre ses précédents actes de forfaiture, il séquestrait les petites et les jeunes filles. On voulut supprimer les enfants de Dutrou-Bornier et de Ko Reta, mais les natifs leurs sauvèrent la vie.

 

                                         

 

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Le répertoire de Barthel

 

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LORENA BETTOCCHI
 
lorena@rongo-rongo.com

 

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