L’OCEANIE
Dans le Pacifique,
l’Océanie comprend un territoire tout aussi vaste que l’Asie. A l’extrême
est se trouvent Taïwan et Sumatra. Viennent ensuite la Mélanésie, la
Micronésie et la Polynésie. Le premier véhicule culturel du peuple
d’Océanie fut la langue (proto-austronésienne). C’est une langue mère au
même titre que la nôtre, indo-européenne. Et la transmission des
connaissances se fit par la tradition orale qui nomme les humains, les
animaux et les plantes, les savoir-faire et les besoins, les joies et les
peines. Ceci pour le concret. Viennent ensuite les souvenirs, les croyances
et les légendes. Puis les premiers dessins dans les cavernes, les premiers
pétroglyphes et enfin une autre forme de proto-écriture décrivant les
actions de la vie, les échanges, la divination, les appartenances ethniques,
les croyances, les généalogies, les voyages et ainsi se transmet dans la
continuité, toute la mémoire de l’humanité.
Il est supposé que c’est entre 60 000 et 40 000 ans avant
J.C. que les premiers aborigènes arrivèrent d’Afrique et d’Asie en Nouvelle
Guinée et en Australie soit par la mer soit par des ponts terrestres. En
Océanie, la présence humaine est continuelle à partir de 18 000 ans
avant J. C. Cette première population de chasseurs-cueilleurs-pêcheurs a les
caractéristiques de l’humain de type négroïde. On ne savait pas très
bien ce qui est advenu, par la suite, pour que naisse cette splendide ethnie
polynésienne, décrite comme l’une des plus belles du monde par tous les
capitaines de vaisseaux qui ont visité cette partie du globe.
Et puis un jour de 1953, en Nouvelle Calédonie, dans
village nommé Lapita des archéologues découvrent d’autres vestiges humains,
d’autres foyers. De type asiatique cette fois-ci, avec toutes les
caractéristiques physiques des Chinois. Les datations préciseront
que ces derniers ont colonisé l’Océanie vers 4500 avant J.C
Si les aborigènes Mélanésiens connaissent l’outil de chasse
et cuisent leur nourriture à même le sol, sur des pierres chauffées, les
Lapita ont une particularité : ils fabriquent la poterie. Cette poterie
comporte la première écriture : des dessins géométriques que l’on retrouvera
partout, en Océanie sur les outils, sur les sceptres des chefs, sur les
tapas, les tatouages, aussi bien aux Marquises qu’à l’Île de Pâques.
Lorsque
les Lapita émigrent en venant d’Asie, d’île en île, sur la route de
l’obsidienne, ils sont assimilés ou exterminés comme ce fut le cas en
Papouasie. S’ils sont assimilés, ils échangent leur langues et leurs
coutumes, leurs savoir-faire et leur nourriture. Leurs femmes donnent
naissance à des enfants métis. L’ethnie polynésienne aura le cheveu crépu
ou raide, l’œil en amande, le nez large ou aquilin, l’arcade sourcilière
épaisse, un corps solide, une peau couleur café au lait. Et au fur
et à mesure de leurs migrations, les Océaniens véhiculent leur langue en
renommant les sites, de la même façon qu’il les avaient nommés auparavant
dans leurs îles d’origine et d’une manière très imagée. L’étude des
toponymes est très instructive, ainsi que l’étude du nucléus de la langue, c’est-à-dire des mots communs à toute l’Océanie.
L’organisation du village et du clan seront toujours les mêmes. Les hommes
seront désignés comme chefs, 'ariki ou tohuka'. Ils seront initiés mais l’initiation
sera refusée aux femmes.
Les chants séculaires se transmettront avec des mots anciens.
Il en est de même pour les danses. Il y aura des tohuka qui auront un
pouvoir différent des chefs ainsi que des maîtres de cérémonies, des maîtres
tatoueurs, des sculpteurs de bois ou de pierres, de monuments mégalithique.
Et puis il y aura une proto-écriture structurée qui
ne se rencontre en Océanie qu’à l’Île de Pâques. Cette
organisation, propre aux Îles Mariannes, Salomon, aux Marquises, en
Mélanésie, Micronésie et Polynésie, va se retrouver à l’Île de Pâques avant
l’arrivée des Européens et de leur désastreuse mentalité. Je voudrais
rappeler qu’une partie du Pacifique est américaine, notamment les Îles
Marshal et qu’elles ont subi la bombe H à partir de 1946, à titre
expérimental pour évaluer ses effets dans le temps sur l’être humain. Retour accueil Rongorongo Voir mes recherches Mes coordonnées |